Source : Les Echos

C'est avec une dizaine de jours de retard par rapport à l'an passé que débute aujourd'hui et pour un mois la cueillette des mirabelles. « La floraison a été retardée en raison d'un printemps froid et du début d'été encore frais », explique Bruno Colin, directeur de Végafruits, la structure commerciale coopérative, basée à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle) qui regroupe les producteurs lorrains bénéficiant du label « mirabelles de Lorraine ». Cette IGP (indication géographique protégée) a été obtenue il y a vingt ans et représente aujourd'hui plus de 75 % de la production lorraine.

Appellation d'origine

Malgré leur retard de maturation, les fruits répondent parfaitement au cahier des charges du label. Toutefois le climat humide qui a prévalu ces derniers mois pèse sur les quantités. La récolte espérée devrait atteindre 8.000 tonnes dont 6.000 tonnes de fruits sous appellation d'origine, sensiblement identique à la saison précédente, représentant les deux tiers du potentiel des 1.000 hectares que compte le verger lorrain. « Dans ce contexte, les prix sur les étals devraient se situer entre 3,5 euros et 4,5 euros par kilo », estime Bruno Colin, qui rappelle que les fruits de bouche ne représentent qu'une petite part des ventes de Végafruits. L'essentiel du chiffre d'affaires (de l'ordre de 8 millions d'euros) est réalisé avec l'industrie agroalimentaire.

Le verger lorrain, présent depuis cinq siècles, a failli disparaître à la fin des années 1980 et doit d'exister aujourd'hui à 250 producteurs qui se sont mobilisés pour replanter des mirabelliers et relancer la filière, qui emploie 3.000 salariés (permanents et saisonniers). Soutenus, initialement, par la région Lorraine dans le cadre d'un plan de redynamisation de l'arboriculture, ils sont une dizaine de nouveaux exploitants à s'être installés depuis quatre ans. Dans le même temps, 50.000 mirabelliers devraient être plantés d'ici à 2018 pour remplacer ceux plantés il y a trente ans et agrandir les surfaces de production. Ce programme, appelé « Dar Dar », est poursuivi par la nouvelle région Grand-Est qui étudie son extension à d'autres productions fruitières.